Chantal, Professeur de FLE.
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Méthode du commentaire composé

 
  1. Lire le texte une première fois pour en prendre connaissance. (lecture découverte).
  2. Quel est l'intérêt du texte ? De quoi parle-t-il ? Quel est le thème principal ? Quel est l'idée générale que l'on peut dégager ?
  3. Relire le texte.
  4. Au brouillon noter les thèmes principaux, le type de texte, le genre, les dates et le paratexte et apporter des commentaires personnels . (Utile pour le corps du devoir et pour l'introduction). Dégager le plan du texte et le commenter (Pourquoi l'auteur a-t-il adopté ce plan ?)
  5. Faire une étude linéaire du texte (relire le texte ligne à ligne et apporter des remarques sur chaque phrases, les noter au brouillon). Analyser et commenter la structure du texte, la tonalité, les modalités dénonciation et de narration, les procédés de style (rythme, sonorités, figures ) évidents.
  6. Dégager une problématique (l'idée générale de votre commentaire) qui contiendra la réponse à la question « Quel est lintérêt du texte ? »
  7. Rassembler les commentaires fait au brouillon en trois grands ensembles, avec des stabillos ou des stylos de couleurs différentes souligner de la même couleur ce qui appartient a une même partie.
  8. Etablir un plan détaillé en trois parties (modèle académique) avec argument + explication + exemple détaillé.
  9. Rédigez les transitions, puis la conclusion et enfin l'introduction.
  10. Rédigez votre commentaire directement sur la feuille à remettre.
  11. Relire et corriger le style et le sens du commentaire.
  12. Relire et corriger les fautes d'orthographe.

Exemple

 

Jean Giono Colline p.47 « Sieste ... » - 52 « c'est pas sain tout ça. »

2. Idée générale de l'extrait : La prise de conscience des villageois de la présence du sacré. Ou sous forme interrogative : Est-ce quil existe une pensée magique qui s'opposerait à une pensée rationnelle ?

4. Thèmes principaux : le sacré (unité, vie), la peur, la recherche du rationnel, la mort (le sacrifice), la lutte.

le type de texte : narratif + descriptif + un dialogue

Plan de lextrait :             I Gondran au champs, seul : lutte avec un lézard

                                    II Prise de conscience de Gondran que la terre vit

                                    III Discussion avec Jaume et les hommes du village : est-ce possible ?

Commentaire personnel sur ce plan : il y a une progression : on passe d'un homme seul à un groupe, cette progression et ce groupe sera remis en question par la suite (avec la séparation du groupe avec le reniement de Jaume par les autres hommes et la suprématie de la colline puis le retour au groupe et la défaite de la terre).

5. Etude linéaire du passage :

- p.47 Comparaison «comme un fruit vert qu'on coupe » : son métallique : union du végétal (fruit) au minéral (la lame du couteau + symbole de la terre) + union de l'air à lanimal (l'insecte : les mouches) : sentiment de douleur

Union des différents éléments : terre + air + animal

- Nouvelle union : terre + homme : Gondran collé à la terre : symbole de l'enfant qui dort sur la mère puis séparation douloureuse pour la terre mère

- L'homme est très fort, très musclé, il apparaît très grand : comme un géant (cf : dans la mythologie grecque : la Terre fécondée par le ciel enfante des géants qui vont se rebeller contre elle). Il forme un seul être, indépendant lié à rien autour de lui : vocabulaire de l'unique : d'un bloc, d'un coup de rein

- Personnification de la terre : vocabulaire du corps humain : « visage ».

- Interrogation du narrateur : utilisation du pronom personnel « lui » et non la première personne. Interrogation sur l'inquiétude la peur, rappel du la première métaphore : les mouches. Progression du lien : maintenant l'homme est lié aux autres éléments (terre, l'air, l'animal)

- Champ lexical de la peur et de la douleur : trésaille, tremble, fait tête (= la lutte)

Comparaison du lézard à une pierre verte : union de l'animal et du minéral (= la terre). « ricoche » = la répétition, l'écho + lézard crache du feu lien avec un autre élément primaire classé par Bachelard : le feu, le lézard devient dragon ( animal fabuleux, qui remonte à la nuit des temps et aux origines des hommes, animal des contes de fée qui représente l'inconscient humain et ses peurs refoulées, selon la psychanalyse cf. K G Jung, + les vocables : braise, souffle, crachote évoque le volcan, le magma en irruption qui sort du ventre de la terre : allusion à l'origine du monde, la création des géants.

- Réaction de Gondran : tuer, il est « un bloc de force » : un géant qui tue sa mère, la terre. Sa tension du corps montre sa volonté de vaincre la bête. Assimilation bête/homme « il veut être la bête maîtresse » p.48

Dans la nature, il n'y a pas de notion de cruauté, c'est une notion humaine liée à la morale (le bien et le mal), dans la situation originelle (jardin d'Eden) il n'y a pas de bien ni de mal mais l'homme tue pour vivre, il utilise la nature, les animaux et les plantes à sa guise. La vie est faite de vie et de mort et généralement le plus faible, le plus petit meurt. Ici le plus faible c'est le lézard devant le géant Gondran (cela annonce la lutte entre le feu (la colline) et Gagou, l'homme-animal, le plus faible des hommes.)

- Il y a sacrifice du lézard, Gondran le sacrifie pour se libérer de l'inquiétude, pour calmer la terre qui l'oppresse, pour continuer à vivre normalement (normal pour l'homme). Le sang abreuve la terre comme les Astèques abreuvaient le soleil du sang des sacrifices humains spécialement ou comme les Incas qui versaient du sang devant leur porte et que leurs descendants versent encore. Le lézard devient boue (retour à la poussière originelle dont le vivant est issu). On est ici dans la lignée des civilisations originelles.

- « yeux dor » : richesse de la terre, aussi le soleil, le feu, le minéral

« languette » : comparée à une feuille : lien entre l'animal et le végétal

« douleur inconsciente » : l'inconscient agit au-delà de conscience.

La description de l'agonie est une prise de conscience de la vie de la nature, de la terre. Le pathos est généré par le narrateur qui s'adresse à un lecteur et non à Gondran.

- La libération de Gondran se fait quand il se redresse après le sacrifice, la couleur bleue : le calme, la sérénité mais éphémère.

Car vient la honte : prise de conscience du bien et du mal (comme Adam et Eve après avoir mangé le fruit défendu aprés avoir désobéit/ trahit le créateur, ici le créateur cest la terre-mère + similitude : serpent tentateur d'Adam et Eve et ici lézard révélateur de la honte + tentateur de la lutte).

- La honte vient de la prise de conscience que la terre est vivante vocabulaire humain de l'animation, du mouvement  : le vent court, les arbres parlent. + buisson gronde, gesticule

- Solitude de Gondran : absence du chien, il est seul avec la terre, inquiétude est comparée à une pierre (lien entre l'homme et le minéral).

- Prise de conscience : le sang des arbres = le sang des hommes : lien entre l'homme et le végétal.

- Pensée pour Janet : unité entre le sacré et le rationnel.

- Progression dans l'unité : végétal- animal puis homme

Terre-homme, et homme-homme

Unité Janet terre (fin p.48) pensée pour Janet et regard sur le lézard (+ rappel le délire de Janet avec les serpents qui sortent de ces doigts p.37-38)

- p. 49 : prise de conscience de la souffrance de la terre

- Remise en question de son travail de paysan

- Le géant est comparé à une barrique, glissement de l'image vers une représentation négative.

- Connaissance du bien et du mal entraine une séparation de l'homme et de la nature, plus d'unité ni d'harmonie. (abandonner les cultures, le travail = retour à l'état originel, à l'état du jardin dEden, retour vers Pan, le patron.)

- p.49 « flûte lugubre » : rappel la mort. Flûte = instrument du pâtre, du berger, de Pan.

- Exclamation : discour oratoire intérieur de Gondran, en l'honneur de la terre : première fois qu'il la regarde en face, qu'il la découvre (découvre son corps, ses blessures, ses détails ...) + interrogation sur la vie de la terre, sur sa puissance : elle peut agir comme lui a agi avec le lézard car il y a un lien entre eux et c'est terrifiant.(il se voit comme une fourmi)

- P. 50 : la vie, elle bouge (allusion au tremblement de terre de 1905)

p. 50 le mouvement : l'ondulation : comparaison avec le serpent : animal révélateur, qui fait prendre conscience à l'homme + symbole de l'inconscient, des peurs refoulées

Terre est féminine : « mamelons »

Vertige de la peur : « soulever en plein ciel »

Départ de Gondran : vite, il fuit, il a peur

Se confier à Jaume : représente la pensée rationnelle

« sans fausse honte" : sans hésitations car il sait que Jaume comprendra et ne se moquera pas. Jaume est un médiateur entre les deux mondes, il rassure, il est le sage moderne.

Le « mystère » = le sacré

Discussion entre les hommes, absinthe : rite convivial et normal : geste quotidien rassurant.

Jaume ne parle pas beaucoup : signe de sagesse + a le dernier mot : sa voix compte double (cf fin p.50)

Maurras et Arbaud se coupent de la conversation « bouche dans les mains », ils sont là pour écouter

P.51 Jaume est un savant : lit + que le journal mais des livres qu'il va chercher en ville : rationnel, modernisme + possède un Raspail (insistance sur ce fait avec l'adverbe « même » + la forme « ça c'est)

Répétition de « ce qui compte c'est l'opinion de Jaume » : insistance sur son importance, son opinion, sa sagesse

Jaume est encore lié au sacré pas totalement rationnel car admet la possiblité du sacré « faudrait voir » : son savoir moderne a des limites : va voir la colline avec des fusils : irrationnel, voire comique, archaïque, enfantin

Les autres hommes se rétractent (peur, cherchent des excuses)

Gondran autre homme avec Jaume : c'est le sous-chef, lui aussi est lié aux 2 mondes : c'est lui qui a eu la prise de conscience, la révélation du mystère + gendre de Janet.

« Garder les femmes » : les protéger = un bien précieux (la mère, le futur du village, et des hommes, les nouvelles générations + problème des campagnes trouver des femmes)

Arbaud = le plus peureux : réalise qu'ils seront seul au village c'est-à-dire sans les chefs, il se sent comme un enfant ou un adolescent à qui on confie les clés de la maison.

Voix de Janet : un rappel de la présence du sacré, le fait qu'il déparle le lie avec la pensée sacré, il en est le messager.

Jeune Maurras : présence de l'adjectif jeune marque que Maurras appartient au réel, au rationnel, aux générations futurs qui renient le passé et les ancêtres (refuse d'écouter Janet )

 

Idée générale possible : En quoi ce passage expose le sacré et le profane et quels sont les liens entre ces deux pensées ?

Plan possible :

I Première expérience du sacré

  1. le mystère :

II la prise de conscience

  1. Homme minuscule/dérisoire
  1. la peur
  1. Le bien et le mal

Transition : la prise de conscience du sacré par les hommes déclanche une lutte pour le profane, la culture et le modernisme

III Les manifestations du profane

  1. Définitions
  1. Peinture d'une société paysanne laïcisante du début du Xxème siècle.
  1. La collectivité (le groupe).

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